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Ensemble Pour Comprendre, s'Interroger et agir en pays de Colombey
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6 mai 2013

Emplois d'avenir, impôts de demain ?

Bonjour à tous,

Lors du conseil communautaire du 27 février dernier à Bagneux, les emplois d’avenir ont fait l’objet d’une présentation générale par la mission locale du toulois – (1) puis d’un vote par les élus, car il a été décidé d’en créer six à la communauté de communes !

Cette décision a été prise :

-       sans aucune présentation en séance de l’organigramme de la communauté avec la situation « avant » et « après » recrutement des jeunes sous contrat d’avenir. (que vont-ils faire ?, auprès de qui seront-ils placés ? Mystère….).

-       sans plus de présentation des fiches de poste correspondantes (quels sont les profils recherchés ?).

Comme cela nous a été dit lors du conseil (de mémoire car le procès-verbal est muet à ce sujet), en résumé cela donne « on en prend 6, on sait quoi faire de 3, on verra pour les autres….. ». A mon sens c’est un peu l’effet « on se laisse tenter » si souvent mis en œuvre dans les campagnes promotionnelles des hyper et supermarchés, vous connaissez tous « gros volumes = petits prix ! ». Et c’est comme cela que l’on se retrouve avec 12 rouleaux d’essuie-tout dans le chariot de courses alors que l’on s’apprêtait à prendre comme d’habitude le paquet de 3 qui suffit amplement à nos besoins.

Voilà à nouveau l’illustration d’une saine gestion et d’une bonne dépense des deniers publics, ne trouvez-vous pas ?  Vous connaissez beaucoup de structures publiques qui augmentent en période de crise, sans nouvelle compétence  « lourde » (eau, assainissement, voirie,…) acquise, prévue ou simplement à l’étude les effectifs de plus de 10 % ? (l’EPCI compte actuellement plus de 40 agents avec ceux de l’équipe d’insertion).

Je ne critique pas le dispositif, tous les gouvernements sans exception depuis 30 ans ont recours aux emplois aidés et il faut bien donner de un peu d’espoir aux jeunes, à défaut de vrais emplois durables.

Mais je ne comprends pas (ou trop bien) le dévoiement du dispositif par les élus qui dirigent la communauté de communes et sont à l’origine de la décision. Deux hypothèses peuvent s’envisager et même se cumuler :

-       jouer les « bons soldats » en se distinguant au niveau départemental par une création d’emplois d’avenir rapide et spectaculaire en nombre dans les communautés de communes « amies »,

-       fidéliser et fixer 6 jeunes……. électeurs et par ricochet leurs familles et amis (2014 approche…. toute voix est bonne à prendre non ?).

Quoi qu’il en soit, je me demande bien ce que ces jeunes vont faire au quotidien sur le territoire et pour ses habitants, qui va les encadrer, ce qu’ils vont apprendre …. Ce ne serait pas leur rendre service que de les sous-occuper ou de mal les occuper, puisque ce dispositif est un tremplin vers le monde du travail.

Je me demande enfin s’il ne s’agit pas d’ores et déjà, à l’aune de promesses faites ou non démenties lors de leur embauche, par ceux qui vont les recruter, de 6 futurs fonctionnaires territoriaux dans 3 ans (et là il n’y aura plus d’aide publique…). Pour mémoire un agent à plein temps classé en filière technique dans la catégorie C (la plus petite dans les grilles indiciaires) en collectivité coûte en début de carrière avec les charges patronales environ 25.000 € par an, soit pour six agents 150.000 € par an, soit 13,50 € et par an pour chaque habitant du territoire sur sa feuille d’impôts locaux (car nous serons avec l’arrivée de Saulxerotte et le départ de Villey le sec et de Sexey aux forges l’an prochain environ 11.100 sur le territoire…..). Avec moins de deux années de ces dépenses totales, à Tramont Saint André on finance la rénovation complète de notre réseau de distribution d’eau potable.

Restons positifs et je souhaite bien entendu de manière sincère aux 6 jeunes concernés par ces emplois d’avenir qu’il s’agisse pour chacun d’eux d’une expérience professionnelle réelle et enrichissante, qui leur permette d’entrer définitivement dans la vie active.

Dans les structures de coopération intercommunale, il est tout à fait possible et même recommandé lorsque les effectifs deviennent importants et les missions étendues et diverses, de mettre en place une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences ou GEPC dans le langage  « techno » - (2). Visiblement à l’EPCI on préfère le faire de manière empirique : « embauchons d’abord nous verrons après … ».

Une fois de plus j’ai la nette impression que l’on navigue à vue que ce soit en matière de projets – voir Victoria Timber ou de gestion des ressources humaines internes, aides publiques à l’appui. Oui …….elles sont là, à portée de main, alors il faut profiter de l’aubaine, tel est le mot d’ordre général ! Le projet se justifie ? Il répond à un besoin réel et sérieux ? Nul ne s’en soucie mais ce n’est pas grave le contribuable viendra à notre secours.

Espérons qu’en haut lieu on n’invente pas l’aide dite « du sapeur Camembert » (celle qui sert à creuser des trous pour en reboucher d’autres…), j’ai en effet bien peur que cela débouche sur une nouvelle décision à l’EPCI.

Bien cordialement.

Xavier FLAMENT

PS : en consultant le site internet officiel de l’EPCI je me rends compte une fois de plus que les comptes-rendus de conseils communautaires et de bureaux, ne dépassent pas la date du 18/05/2011 soit près de deux ans sans nouvelles fraîches ! Pour une structure qui se veut particulièrement démocratique et transparente c’est un peu léger, non ? Mais arrêtons de voir le mal partout, «  il est minuit braves gens dormez en paix …… » - (3)

  1. Site gouvernemental : www.lesemploisdavenir.gouv.fr/
  2. Document de vulgarisation : http://www.cig929394.fr/archives/diagnostics/GPEEC.pdf
  3. Contexte réglementaire et pratiques locales : le code général des collectivités territoriales (CGCT) dispose dans son article L 5211-10 « lors de chaque réunion de l’organe délibérant, le président rend compte des travaux du bureau et des attributions exercées par délégation de l’organe délibérant ». A l’EPCI, soit le bureau ne décide de rien et le président n’utilise pas ses délégations, soit par négligence (et peut-être complaisance ?) ces décisions ne sont pas rendues publiques…… En tout état de cause dans les deux procès-verbaux des derniers conseils communautaires transmis par les services de l’EPCI (28/02 – Bagneux et 27/03 – Blénod), aucune mention n’est faite de telles décisions.
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